Le lin

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Petite histoire-géographie du lin !

Les bracelets Alphonse sont en lin, une fibre végétale qui a tout bon. D’abord, parce que le lin, on l’a à portée de main. Il ne pousse pas à l’autre bout du monde, mais sur une bande de terre qui va de Caen à Amsterdam. France, Belgique et Pays Bas se partagent les 117 000 hectares qui donnent 85 pour cent de sa production mondiale. Ensuite, c’est une fibre qui a fait ses preuves. Les archéologues, qui ont trouvé de petits bouts de toile dans une grotte du Caucase, savent que l’on porte du lin depuis 36 000 ans avant J-C ! Plus près de nous, Alexandre le Grand se faisait une armure en empilant 15 à 20 couches de lin trempées dans de l’huile de lin, qui se rigidifiait à l’air. Autre conquérant, et influenceur avant l’heure : Jules César trouve formidable le linge des Flandres. Il recommande le lin tissé par la tribu des Atrébates, dans ce qui est aujourdhui lArtois, le pays dArras. Comme quoi faire la guerre des Gaules nempêche pas de faire un peu de shopping ! Charlemagne valide et décrète, en 789, que chaque famille doit tisser du lin. En 1200, un certain Baptiste, tisserand du côté de Cambrai, met au point une technique pour tisser une toile d’une finesse unique, à laquelle on donne son nom : le batiste ou linon s’arrachera dans toute l’Europe. Le lin, c’est l’un des berceaux de la mode, et des fashion victims !

Né des quatre éléments

Le lin est une fibre longue, souple, respirante, apaisante, anti-statique, anti-bactérienne, hypoallergénique : les peaux sensibles lui disent merci. Il faut dire que le passage de la plante à la fibre suit un processus entièrement naturel. Les graines de lin, semences certifiées sans OGM, sont semées entre le 15 mars et le 15 avril, et arrivent à maturité 100 jours plus tard. La floraison a lieu en juin. Elle est aussi belle qu’éphémère. Un océan de pétales bleu pâle qui éclosent le matin et se fanent à la mi-journée. Les tiges font un mètre de haut. Sur leur pourtour, on trouve une armature ligneuse (façon fils dharicots verts), qui tient par une sorte de ciment naturel, la pectose, et contient les fibres de lin. Les cultivateurs ne coupent pas ces tiges, mais les arrachent, pour préserver leur longueur, et les déposent à terre en bandes régulières appelées andains. Puis ils laissent le soleil, le vent, la pluie, la rosée et les micro-organismes contenus dans le sol faire le boulot : boulotter la pectose ! On appelle ça le rouissage. En septembre, il ne reste plus que les fibres de lin, qui  sont roulées en balles, prêtes pour le teillage. Cette opération mécanique séparent les fibres longues (ou filasse), la partie noble du lin, des fibres courtes (ou étoupe, chère aux plombiers et aux charpentiers de marine) et du cœur de tige, brisé en petits morceaux (les anas), qui finissent en litière ou en paillage ! En 2019 : 171 000 tonnes de fibres longues ont été teillés et peignées en longs rubans doux et lustrés. Les teilleurs sont aussi un peu coiffeurs…

Avoir la fibre !

Selon les parcelles, les régions dont ils sont issus, selon les années auxquelles ils ont été récoltés, les rubans de lin sont tous différents et ils vont être mélangés pour produire un fil le plus régulier possible. Comme un maître de chai assemble plusieurs eaux-de-vie de millésimes différents pour donner à son cognac une qualité et un style constants. Pour les filateurs, c’est un vrai défi car ils peuvent parfois mélanger des lins de 32 lots différents en une seule mèche ! Ces mèches sont ensuite filées de deux manières. Soit « au mouillé », en immersion dans une eau chauffée à 60°C qui aide au glissement des fils. C’est la technique utilisée pour les fils fins qu’on utilise dans l’habillement ou pour le linge de maison. Soit « au sec », ce qui donne des fils plus rustiques, plus épais, plus solides aussi : le type de fils qu’utilise la corderie Palus pour Alphonse (((je ne me trompe pas ???))). Ils font xx (((???))) Nm (ou numéro métrique) : un chiffre qui indique le nombre de kilomètres de fil produits à partir d’un kilo de lin. Vous vourrez : la fibre de lin est très résistante, car c’est un polymère naturel : sa solidité est comparable à celle de la fibre de verre. Mais elle est aussi très souple, respirante, isolante et agréable à porter. Désirable, alors ? Oui, et durable aussi !

Sa majesté le lin !

Quand on teint le lin (quand on le blanchit, le gaufre, le lustre aussi), on dit qu’on l’ennoblit ! Or le lin est très copain avec les teintures, surtout si elles sont d’origine naturelle. C’est pourquoi le lin des bracelets Alphonse est soit laissé tel quel, soit teint grâce à des pigments naturels par la société Utexbel. Le savoir-faire d’Utexbel ne date pas d’hier. L’entreprise est basée depuis 1929 à Renaix – ou Ronse en néerlandais, au cœur des Ardennes flamandes. Renaix/Ronse a été une ville drapière prospère et ce savoir-faire textile a perduré jusqu’à nous. Utexbel file, tisse, teint et ennoblit des fibres certifiées Oeko-Tex®. Elle fait partie de ces entreprises textiles qui ont intégré le programme Detox to Zero, et suivent le cahier des charges défini par Greenpeace pour sa campagne Detox Fashion. Ce n’est pas une certification, mais un engagement, piloté par Oeko-Tex® pour évaluer et faire évoluer de manière plus transparente la gestion de l’eau et des produits chimiques utilisés.

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DÉCOUVREZ L'histoire d'Alphonse

C’est quoi, cette boîte de dingues ?

Chambouler en douceur !

Comme au cinéma !

Un bijou sur le fil